J’ai écrit deux courtes nouvelles ce printemps, pour deux appels à textes différents. La première est soumise aux éditions Malpertuis pour leur anthologie annuelle de nouvelles fantastiques. J’ai eu la chance de publier une nouvelle dans leur anthologie Malpertuis IV, texte lisible ici – souhaitons à ce nouveau texte d’avoir le même destin ! Les éditions Malpertuis sont une petite équipe, mais de vrais passionnés qui font un excellent travail éditorial, une maison au catalogue à découvrir.
Cette nouvelle pour Malpertuis a connu un étrange développement. Partie d’un embryon d’histoire en 2020, inspiré par un jogging un froid matin de novembre dans la forêt zurichoise, elle a attendu quatre ans pour que je la développe et la termine. Mais peu importe le délai, et quel que soit le résultat, il est toujours bon de conclure un projet entamé… Je ne partage pas encore le texte sur ce site, puisque la nouvelle est encore en compétition, mais je le ferai si elle n’est pas retenue pour l’anthologie.
La seconde nouvelle a été écrite pour le tout neuf Prix Jacques Sadoul, co-organisé par les éditions Au Diable Vauvert, dont j’avais parlé ici concernant leur collection poche. Ce prix honore un grand éditeur du milieu des mauvais genres, que je connaissais à travers par exemple des anthologies parues au Livre de Poche, dénichées chez les bouquinistes. Jacques Sadoul a fait beaucoup pour mettre en avant la science-fiction en France : cofondateur de Club du livre d’anticipation et de la collection Galaxie-bis dans les années soixante, puis directeur de la collection J’ai Lu Science-fiction dès 1970. Les mémoires de Sadoul, intitulées C’est dans la poche !, ont été publiées par Bragelonne en 2006.
Le règlement du prix Jacques Sadoul exigeait que la nouvelle soit de la science-fiction, et qu’elle soit inspirée par la phrase « Je vais au café pour lire le journal d’avant-hier » (un aphorisme de Sadoul tiré de son recueil Je suis tout ouïe d’un œil distrait). La nouvelle que j’ai écrite pour l’occasion, Le voyageur à contre-temps, est l’envie de ma part de rédiger un texte très classique sur le fond et la forme, un peu dans le style de Barjavel (ou du moins des souvenirs que j’ai de lectures vieilles de quinze ans au moins). J’y ai aussi placé une référence aux rayons N, cette étonnante histoire de mystification scientifique merveilleusement racontée par Jean Rostand dans Science fausse et fausses sciences. Cette nouvelle a été soumise malheureusement trop tard pour le prix, les organisateurs ayant décidé de limiter la participation aux 250 premiers textes reçus (déjà un sacré nombre !…). Ainsi je peux librement publier ce texte sur ce site, et les intéressés peuvent lire cette nouvelle en ligne ici, ou la télécharger en pdf ici.
Extrait :
« Le passé, le futur… commença-t-il. La plupart des gens se fourvoient sur leurs natures, sur ce qu’ils ont en commun, et sur ce qui les différencient. Voyez-vous, si l’on y réfléchit bien, ils sont bien plus similaires qu’il n’apparaît de prime abord. Le futur sera ce qu’il sera, et en cela il n’est pas moins déterminé que le passé, bien au contraire. »