J’ai finalement attrapé le Covid, le test antigénique faisant foi, ainsi que les symptômes allant avec, heureusement pour moi relativement bénins. Presque une surprise, je dois dire, après tous ces grattages de narines en 2021 et 2022, qui n’avaient jamais révélé la fameuse ligne ‘T’. Vacciné je suis, et n’appartenant pas à une catégorie sensible, l’important est surtout de ne pas le passer à une personne à risque. Nous sommes désormais dans une ère nouvelle, différente, et plus difficile que pré-2020 ; comme le suggère la virologue suisse Isabella Eckerle sur XTwitter : « Nous avons maintenant un virus respiratoire supplémentaire, SARSCoV2, qui co-circule, s’ajoute à la morbidité et à la mortalité existantes, n’est pas saisonnier et réinfecte fréquemment. C’est la nouvelle norme. »
Ces derniers temps, je me suis aussi plongé dans le livre Lockdown, rédigé par une douzaine de journalistes du groupe Tamedia (Tages Anzeiger, Sonntagszeitung, Le Matin Dimanche, La Tribune de Genève, et d’autres…) et qui a paru en automne 2020. Étonnante visite down memory lane, comme disent les Anglais, car, quand bien même ces événements ne datent que de trois-quatre ans en arrière, tout ça me semble déjà bien lointain. Je me souviens, autour de février et mars 2020, consulter de manière obsessionnelle sur internet le nombre de cas de covid confirmés en Suisse.
Lockdown retrace avec minuties les événements allant de l’hiver 2019 à l’été 2020, le lockdown suisse couvrant la période du 16 mars au 16 avril 2020 – pile un mois. Je me souviens d’un drôle de printemps, très ensoleillé, alternant durant ma journée télétravail et sortie au parc avec l’enfant de deux ans que l’on avait sorti de la kita. Période somme toute facile pour moi, d’autant plus que ma progéniture n’était pas scolarisé.
Le livre offre beaucoup de détails sur les faits et gestes des conseillers fédéraux, Alain Berset en tête, qui s’est d’ailleurs assez librement confié pour cet ouvrage, mais également d’autres acteurs clés du monde politique, économique ou scientifique (notamment Marcel Salathé). Plusieurs histoires personnelles sont également présentes, témoignages touchants du personnel de la santé, ou de famille durement éprouvée par la pandémie.
Le temps a passé, mais jusqu’à récemment les cinglés salissaient encore les trottoirs de la Bahnhofstrasse de leurs slogans géniards (« les vaccinés du covid sont condamnés » ou quelque variante dans ce goût-là ; mais quand allons-nous donc tous mourir ? Le destin se fait attendre…). Aujourd’hui ils semblent avoir délaissé le covid pour d’autres marottes conspirationnistes.
Lockdown est un livre à chaud, bien entendu, avec les avantages et inconvénients qui vont avec. C’est un utile compte-rendu, mais je serai maintenant intéressé à lire un ouvrage qui propose une synthèse avec le recul de quelques années. (Ce livre n’est semble-t-il pas encore écrit…)
- Lockdown, par Tamedia Recherchedesk, 2020, Wörterseh, 320 pages.